Présentation
Dans le premier volet de la trilogie, vous avez fait la connaissance des Peuples de l'Eau, qui habitent des contrées différentes sur la planète Ohika. Vous avez appris qu'un habitant de chacune de ces contrées s'était, pour diverses raisons, enfoncé dans la Forêt de l'Épouvante, censément peuplée de bêtes immondes qui dévorent tous ceux et celles qui osent s'aventurer sur leur territoire.
Dans ce deuxième volet, vous apprendrez que ces personnages sont en fait des messagers envoyés depuis le passé pour libérer le Peuple Rouge qui, habite, à l'insu de tous, la forêt bornant au sud, à l'ouest, au nord et à l'est, les contrées des Peuples de l'Eau.
Vous aurez aussi des échos de deux planètes orbitant autour d'étoiles de la Constellation de la Chèvre : Ters, planète habitée par des humains dont le développement technologique leur a permis d'envoyer dans l'espace, vers un monde censément habitable, des vaisseaux conduits par des robots; et Navinn ‒ qui signifie en langue humaine « Nouveau Départ » ‒, planète qui devait être colonisée par les Tersiens, mais que les robots ont décidé de s'approprier pour eux-mêmes. L'attitude des robots provoquera d'ailleurs, entre Ters et Navinn, une guerre qui finira par se transporter sur Ohika.
Vous ferez aussi la connaissance des Errants, êtres désincarnés qui parcourent l'espace intersidéral en quête d'expériences nouvelles.
« Ne seriez-vous pas les vrais dieux de l'univers ? leur demandera-t-on un jour.
‒ Oh que non, répondra un des Errants. Nous sommes trop paresseux ‒ et sans doute, pas assez intelligents ‒ pour avoir créé l'univers. Nous sommes venus longtemps après. Certains nous ont déjà qualifiés de "gardiens", mais nous sommes trop jaloux de notre liberté pour assumer une telle responsabilité.
‒ Mais si vous n'êtes pas Dieu, l'avez-vous rencontré durant vos pérégrinations ?
‒ S'Il existe, je serais porté à croire qu'il se cache au sein même de sa création. Peut-être est-il présent dans chaque atome de l'univers. Et, s'il n'existe pas ou si, comme d'aucuns en sont persuadés, cet univers infini n'a aucune fin en soi et n'est que le fruit du hasard, eh bien ! qu'il en soit ainsi. » (Tome II, p. 188-189)
Vous entendrez enfin parler d'êtres dont les Errants disent qu'ils sont infiniment supérieurs à eux : les Célestes, dont la mission semble être de veiller à l'application du Plan.
Cette quête vers l'existence (ou l'inexistence) de Dieu connaîtra sans doute son terme dans le troisième et dernier volet de la trilogie, intitulé « Au-delà du futur».
Note personnelle :
Celles et ceux qui connaissent le livre Contact de Carl Sagan, dont on a tiré un très beau film éponyme avec Jodie Foster, savent à quelles contorsions intellectuelles sont prêts à se livrer les scientifiques, soi-disant détenteurs de la Vérité universelle, quand il s'agit de l'existence de Dieu. Vous auriez demandé à l'un de ces demiurges, il y a un siècle, ce qu'il pensait du « boson de Higgs » et il vous aurait sans doute, de sa hauteur, ri au nez en vous disant :« Mais voyons, qu'est-ce que c'est que ça ? Ça n'existe pas, car nous n'avons aucune preuve de son existence.» Pourtant, aujourd'hui, l'existence du boson de Higgs ne fait plus aucun doute au sein de la communauté scientifique.
Pour revenir à Contact, la dernière trouvaille des scientifiques pour rejeter l'existence de Dieu consiste à multiplier les « intermédiaires » entre le Créateur et sa créature, l'être humain. Ainsi, dans le livre de Sagan, le personnage interprété par Jodie Foster rencontre un extraterrestre qui prend la forme de son père décédé. Quand elle lui demande si sa race a créé les « trous de ver » qui lui ont permis de franchir des distances phénoménales en un instant - donc, indirectement s'il est Dieu ‒, il répond:«Non ! C'était là bien avant nous!» Nous avons donc envie de demander à cet extraterrestre : « Oui mais, si vous n'avez pas créé cela, c'est donc Dieu ! », ce à quoi il répondrait sans doute (en ajoutant un « intermédiaire ») :« Non ! Ce sont des êtres plus anciens. » Et si vous lui demandiez :« Oui mais, qui a créé ces êtres plus anciens?», il ajouterait sans doute un autre «intermédiaire » (jusqu'à combien irait-il ?) afin d'éviter de prononcer à tout prix le nom de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-Nom : Dieu.
Cela dit, je ne me trouve pas ici à affirmer qu'il y a un Dieu. Je dénonce seulement cette hypocrisie des scientifiques.
Pour moi ‒ et je suis loin de prétendre détenir la vérité ‒, s'il y a un Dieu, il s'agit, non pas du bonhomme barbu dont certaines religions ont voulu nous imposer l'image ‒, mais d'une force consciente, tout simplement.
Voilà pour la mise au point.